La convention thermidorienne

IV) 3) La Convention thermidorienne (28 juillet 1794 – 26 octobre 1795)

La Convention thermidorienne débarrassée des Robespierristes, tente de sortir de la Terreur. Dans tout le pays, la réaction contre les sans-culottes est vive. A Paris, la Convention refuse toutes leurs demandes sociales, et réprime brutalement leurs manifestations en avril et en mai 1795, alors même que les conditions économiques sont particulièrement difficiles à la suite du terrible hiver 1794 - 1795.
La répression armée frappe les rangs royalistes. Le débarquement de Quiberon, organisé le 17 juin 1795 par des émigrés royalistes, se solde par une fusillade qui fait 700 morts.

Pour éviter le succès prévisible des royalistes lors de l'élection des deux Assemblées - Conseil des Cinq-Cents et Conseil des Anciens - qui formeront le Corps législatif dans le nouveau régime instauré par la Constitution de l'an III, la Convention décide, le 22 août, de réserver les deux tiers des sièges de ces Assemblées à ses propres membres.
La nouvelle Constitution peut être comparée à un rempart érigé par une bourgeoisie soucieuse de se protéger de ses adversaires. Elle garantit la séparation des pouvoirs, la Liberté, l’Egalité, la Propriété, et un accès restreint à la vie politique. Le corps électoral ne compte plus que 30.000 membres, réduit de moitié par rapport à celui institué par le texte de 1791. Cette république de propriétaires se dote d’un parlement composé de deux chambres, articulé autour du conseil des Cinq-Cents, âgés d’au moins 30 ans, et du Conseils des Anciens, de moitié moins nombreux et âgés d’au moins 40 ans.

Les électeurs sont appelés chaque année à renouveler par tiers ce nouveau personnel parlementaire. Le Conseil des Cinq-Cents à l’initiative de la Loi, le Conseil des Anciens valide les lois. Pour éviter le retour à la dictature, l’exécutif est composé de Cinq Directeurs, choisis par les Conseils qui se partagent le pouvoir. Ils sont dotés d’attributions importantes mais ne peuvent dissoudre les chambres. En cas de conflits entre législatif et exécutif, les deux alternatives sont le blocage des institutions ou le recours au coup d’Etat.

Les royalistes, dont l'influence s'est renforcée depuis la fin de la Terreur, tentent alors un coup de force, le 5 octobre 1795 (13 vendémiaire an IV), à Paris. Mais l'armée, avec le jeune général Buonaparte (son nom n'a pas encore été francisé), écrase sans peine cette insurrection mal préparée sur les marches de l’église St Roch, à Paris. Ce premier fait d’armes de Buonaparte le fit connaître du grand public, on le surnomma alors « Général Vendémiaire ».

Les élections au corps législatif ont donc lieu dans les conditions prévues, le 21 octobre 1795, les deux tiers des sièges revenant à d'anciens conventionnels. Les députés thermidoriens, qui se réclament des idées de 1789, paraissent avoir triomphé de la gauche - les sans-culottes - comme de la droite - les royalistes -, et être en mesure de terminer la Révolution.
La Convention est dissoute le 26 octobre 1795.
L'exécutif est désormais aux mains du Directoire.